Du 1er au 21 juin, les jours continuent à augmenter mais dans les faits, du 17 au 25 juin, la durée du jour est sensiblement la même : le soleil semble ralentir sa course. Nous sommes au solstice d'été.
Aujourd'hui, on célèbre encore par des feux de joie le jour de la Saint-Jean-Baptiste (24 juin), qui arrive à l'époque du solstice d'été. Traditionnellement et la météo le permettant, le blé est coupé trois jours avant le solstice pour être brûlé trois jours après.. Cette partition liée au 3 mérite une hypothèse. Elle ressemble à une superstition, pourtant
prenons le cycle de la manifestation, en nous appuyant sur la lune et sa visibilité, et je vous invite à faire de même avec le cycle de la nature personnifiée dans le mythe de la descente aux enfers ( voir p. 89 ).ou celle de Pâques.
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Lorsque la température devient si chaude qu'elle pourrait en être brûlante, la lune maîtresse de la nuit vient calmer les ardeurs du soleil. La terre a besoin de temps nocturne pour apaiser la chaleur de son corps, pour apaiser sa température interne afin qu'il lui reste encore quelque force et de l'humidité. La rosée du matin est fraîche et la tombée de la nuit est comme un baume après-solaire.
Toutes formes de vie répondent à cette même loi, celle de l'équilibre des forces, passives/actives et actives/passives. Trop de l'un appelle une compensation par plus de l'autre.
Les feux de la St Jean, s'ils ne sont pas toujours allumés, se trouvent être presque remplacés par la fête de la nuit estivale de la musique aujourd'hui. Je regrette, toutefois, que les concerts soient organisés par les autorités et les commerçants plutôt que laissés entièrement au bon plaisir de partager de tout un chacun."
Regarder la nature vivre, s'en imprégner et s'en inspirer, telle est l'alternative que je prône afin de renouveler notre alliance avec la Terre. Je suis persuadée que cette alternative permet à l'Homme de mieux vivre et se développer, qu'elle permet à la Terre de mieux vivre et se régénérer. J'ai tenté de faire un pont entre l'imaginaire du temps vécu passivement et un imaginaire du temps accompagné, une Alliance sacrée.
Les traditions, dans ma vision de l'homme dans son univers, pareilles à :
* l'ossature du squelette
* la charpente du toit
* le verbe de la phrase
* dans la famille
* au travail
* sur "son propre" territoire.
La différence et la diversité ne sont pas fermetures, mais au contraire ouvertures et sources d'échanges. Elles fondent toute relation. Nous sommes tous uniques, nous ne sommes pas des machines. Lorsque nous vivons ensemble, nous partageons le même lieu, les mêmes conditions climatiques ; nous subissons les mêmes lois et taxes de l'Etat...
L'homme n'est pas coupé des conditions dans lesquels il vit. A ce titre, je vois mon travail de psychologue psychanalyste comme enraciné profondément dans la question de la place de l'homme dans le monde ainsi que le sens qu'il donne non seulement à sa vie, mais aussi à "d'où" il vient. De la plus petite sphère d'influence à la plus large : papa-maman, les deux lignées familiales, leurs origines régionales et sociales, leur religion, leur pays...
Comment cela a structuré et influence ma vie, la vôtre, mon histoire, la vôtre ?
Nous ne nous appelons pas n'importe comment, nous ne sommes pas nés n'importe où, chaque famille a des valeurs et des principes, des croyances, des superstitions... tout cela forme un terreau.
Les traditions traduisent notre manière de faire alliance avec ce qui ne dépend pas uniquement de nous. Elles renouvellent le cycle de la vie et de la mort.
Quand les traditions ont sauvegardé du sens, elles inspirent le respect même si elles ne sont pas suivies par tout un chacun. Elles renouvellent les liens, elles transmettent des histoires, elles injectent du sens, elles donnent aux anciens la place qu'il leur revient.
Nous avons des racines et ce sont ces traditions-là qui les forment et les entretiennent tandis que, en grandissant, nous nous déployons plus ou moins harmonieusement.