Les graines furent plantées à la Toussaint pour être fécondées dans le ventre de la terre, elles dormaient encore au solstice d'hiver, elles commençaient à remuer d'impatience à la Chandeleur, elles sont maintenant bourgeonnées et émergent à l'air. La lumière fait de même, elle augmente, les jours vont se rallonger jusqu'à l'été. "Nuit Egale" vers un accroissement de lumière.
En quelque sorte, le point de départ naturel du rapport de la terre au soleil, dans l'hémisphère Nord, et du rapport de la terre à la lune dans l'hémisphère Sud avec l'Automne.
C'est une saison nature –jour croissant & activité individuelle- par opposition à la saison culture -nuit croissante et activité collective- de l'automne.
La loi Divine pourrait s'énoncer représentée par les deux plateaux d'une balance qui s'équilibrent lorsque les deux forces actives passives et passives actives s'harmonisent pour former et perpétrer la vie. L'un des plateaux peut être représenté par le soleil, l'autre par la lune.
Le Printemps, c'est la dominance du jour qui va croissant et l'écart minimal entre la durée diurne /nocturne. Deux facteurs coïncident et continueront d'augmenter jusqu'au solstice : la température et la durée du jour. Ce sera l'inverse entre l'automne et l'hiver.
Regarder la nature vivre, s'en imprégner et s'en inspirer, telle est l'alternative que je prône afin de renouveler notre alliance avec la Terre. Je suis persuadée que cette alternative permet à l'Homme de mieux vivre et se développer, qu'elle permet à la Terre de mieux vivre et se régénérer. J'ai tenté de faire un pont entre l'imaginaire du temps vécu passivement et un imaginaire du temps accompagné, une Alliance sacrée.
Les traditions, dans ma vision de l'homme dans son univers, pareilles à :
* l'ossature du squelette
* la charpente du toit
* le verbe de la phrase
* dans la famille
* au travail
* sur "son propre" territoire.
La différence et la diversité ne sont pas fermetures, mais au contraire ouvertures et sources d'échanges. Elles fondent toute relation. Nous sommes tous uniques, nous ne sommes pas des machines. Lorsque nous vivons ensemble, nous partageons le même lieu, les mêmes conditions climatiques ; nous subissons les mêmes lois et taxes de l'Etat...
L'homme n'est pas coupé des conditions dans lesquels il vit. A ce titre, je vois mon travail de psychologue psychanalyste comme enraciné profondément dans la question de la place de l'homme dans le monde ainsi que le sens qu'il donne non seulement à sa vie, mais aussi à "d'où" il vient. De la plus petite sphère d'influence à la plus large : papa-maman, les deux lignées familiales, leurs origines régionales et sociales, leur religion, leur pays...
Comment cela a structuré et influence ma vie, la vôtre, mon histoire, la vôtre ?
Nous ne nous appelons pas n'importe comment, nous ne sommes pas nés n'importe où, chaque famille a des valeurs et des principes, des croyances, des superstitions... tout cela forme un terreau.
Les traditions traduisent notre manière de faire alliance avec ce qui ne dépend pas uniquement de nous. Elles renouvellent le cycle de la vie et de la mort.
Quand les traditions ont sauvegardé du sens, elles inspirent le respect même si elles ne sont pas suivies par tout un chacun. Elles renouvellent les liens, elles transmettent des histoires, elles injectent du sens, elles donnent aux anciens la place qu'il leur revient.
Nous avons des racines et ce sont ces traditions-là qui les forment et les entretiennent tandis que, en grandissant, nous nous déployons plus ou moins harmonieusement.